L’optimisme serait inscrit dans nos gênes, c’est la thèse d’une jeune chercheuse en psychologie et neurosciences à l’université de Londres, Tali Sharot.
Plusieurs revues scientifiques ont déjà publié ses travaux, qu’elle synthétise dans un livre intitulé « Tous programmés pour l’optimisme ! ». Voir la vie en rose serait inné pour le cerveau humain. Ce dernier générerait de l’espoir et nous pousserait en avant, parfois même jusqu’à la faute. L’ouvrage de Tali Sharot invite à un optimisme modéré et rationnel.
Extraits :
« Les pessimistes ont davantage de risques de mourir plus jeunes. Une étude menée sur 50 ans auprès de 1000 individus en bonne santé a mis en évidence un risque de mort prématurée plus élevée chez les pessimistes que chez les optimistes. Qu’est ce qui a pu tuer ces pauvres défaitistes ? Apparemment, une mort précoce par le fait d’événements violents accidentels (accident de voiture, noyade, accident du travail, homicide) comptait parmi les causes les plus fréquentes. Mais en quoi une vision maussade de l’avenir pourrait-elle conduire à une mort aussi tragique ? Il semblerait que les pessimistes développent les comportements à risques, car ils ont le sentiment de n’avoir pas grand-chose à perdre.
Les optimistes ont une vision plus joyeuse de l’avenir et sont réticents à l’idée de disparaître dans le néant. Le secret du lien entre optimisme et bonne santé, c’est que les optimistes ne prennent que des risques mesurés, et uniquement si le problème de santé auquel ils s’exposent est minime ou a très peu de chances de les affecter. S’ils ne redoutent pas le téléphone portable, c’est parce ce que le lien entre l’utilisation de cet appareil et les risques de tumeur au cerveau n’est pas clairement établi. Mais ils ont moins tendance à fumer dans la mesure où le tabac est une cause avérée de cancer du poumon. Autrement dit, les optimistes épargnent leurs ressources mentales et physiques pour se protéger des menaces importantes.
Par définition, les optimistes ont une vision positive de l’avenir : ils s’attendent à réussir leur vie, à avoir des relations satisfaisantes avec les autres, à être productifs, en bonne santé et heureux. Comme ils s’attendent à mieux réussir et à être plus heureux, ils ont moins de raisons subjectives de s’inquiéter et de déprimer. Ils sont donc moins anxieux et supportent mieux les situations stressantes (maladies graves comme le sida ou le cancer, études difficiles comme le droit ou la médecine, etc.)
Ce qui fait qu’ils ont aussi plus de chances de bien gagner leur vie. Il a été montré que le niveau d’optimisme des étudiants de première année en droit déterminait leur niveau de revenus dix ans plus tard. Et un tout petit point de plus sur l’échelle de l’optimisme correspondait à 33.000 dollars de plus par an. »
Extrait de « Tous programmés pour l’optimisme » de Tali Sharot – Editions Marabout
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