Parmi les nombreux facteurs pouvant expliquer la réussite ou le bonheur, le facteur « chance » occupe une place à part. Chacun de nous expérimente un jour ou l’autre l’irruption, dans sa vie, d’un événement fortuit, inattendu, et qui se révèle comme tout à fait providentiel. Il peut s’agit d’une rencontre, d’une information, d’un concours de circonstances ou d’un incident quelconque. Paradoxalement, cet événement peut avoir été positif et heureux, ou au contraire tout à fait malencontreux et dramatique (accident, rupture, échec) et initialement considéré comme un coup de malchance.
Mais le coup de chance isolé est souvent aussi extraordinaire qu’isolé ; que l’on gagne au Loto, que l’on échappe par miracle à un crash aérien en ratant l’avion à la dernière minute ou que l’on se retrouve nez-à-nez, à l’autre bout du monde, sur un copain d’école perdu de vue depuis trente ans, tout cela ne renvoie qu’au mystère des probabilités et des statistiques. Beaucoup plus intéressante est la « chance » récurrente et durable, celle dite des personnalités chanceuses. Ce mécanisme semble démontrer l’existence d’une capacité à attirer les opportunités de vie inattendues et à s’y ajuster de façon optimale, créant ainsi cette image d’une aura de « chance » qui leur colle à la peau, voire qui contamine leur environnement, les transformant en une sorte des porte-bonheurs ambulants…
A quoi reconnaît-on ces personnalités chanceuses ? Et est-il possible pour chacun de développer son propre « potentiel de chance »? Les divers travaux contemporains sur le sujet conduisent à dégager cinq attitudes et comportements propres à accroître notablement, surtout lorsqu’on les additionne, notre « capital chance ».
1) La chance est tout d’abord le produit d’une disponibilité intérieure
Comme disait Louis Pasteur, « La chance ne favorise que les esprits préparés ». Car pour la rencontrer, encore faut-il l’attendre. Les personnes chanceuses sont en fait, plus souvent que la moyenne, dans un état d’attention extrême face à ce qui se passe autour d’elles. Avoir de la chance, c’est d’abord l’art de se tenir prêt à rencontrer de l’inattendu, sous toutes ses formes. C’est cette disponibilité, cette mise en marche du radar intérieur qui permet d’ailleurs à un mécanisme comme l’intuition de se déclencher à intervalles réguliers face à des décisions à prendre. Cette disponibilité passe aussi par une affirmation claire de son identité de chanceux, et l’attente permanente de toute matière première de vie, heureuse ou malheureuse, fournie par les caprices du hasard.
2) La chance est aussi une affaire de connexion avec les autres
Impossible de rencontrer la chance dans la solitude, l’isolement et l’absence de toute vie sociale. Car l’inattendu, qu’il s’agisse de rencontres ou d’informations, est une matière première qui doit circuler. De ce point de vue, la meilleure façon pour rencontrer des opportunités inattendues est d’aider les autres (en particulier ceux dont on a besoin ou que l’on apprécie, tout simplement) à faire de même. Les chanceux réguliers sont des passeurs d’opportunités, des fournisseurs d’occasions qui portent chance aux autres. Ils mettent régulièrement les autres en relation avec des personnes utiles ou intéressantes pour eux, mais que ces derniers n’auraient jamais rencontré sans l’intervention de ces « anges de la chance ». Bref, pour réactiver son propre cycle de chance, pourquoi ne pas chercher à être désormais une chance pour les autres ?
3) Parce que le sort est capricieux, les chanceux sont souvent experts en recyclage de malchance
Car eux aussi doivent parfois faire face à la fatalité, à l’épreuve totalement inattendue, à l’accident de parcours qui vient perturber durablement le scénario de réussite qui était en train de se jouer. Pour les personnalités chanceuses, les coups de malchance sont une réalité comme les autres. Désagréable certes, mais que l’on peut tenter d’optimiser, à partir de laquelle on peut tenter de rebondir. Car les épreuves les plus inattendues peuvent receler des bénéfices cachés, ou plutôt des avantages décalés dans le temps ; mais ceux-ci ne se révéleront que plus tard, quand le deuil aura été fait, quand le contexte aura bougé, quand on aura mûri soi-même, voire quand on sera passé à autre chose.
4) La chance durable attire d’autant plus les événements fortuits favorables qu’elle leur offre une direction intérieure, celle de l’intention créatrice
« L’intention organise sa propre réalisation » affirme le médecin indien Deepak Chopra. L’occasion inattendue a donc tendance à trouver en priorité ceux qui sauront l’utiliser au mieux. Certes le coup de chance isolé peut frapper par surprise, même si on n’est pas prêt à la recevoir. Mais rien n’est plus triste qu’une opportunité inattendue (coup de foudre, gain inespéré, demande de service) qui reste sans suite faute d’un projet, d’un rêve, d’un désir propre à qui donne sa consistance. A certains se lamentant sur leur malchance, on a parfois envie de dire : « Même si tu avais eu de la chance, qu’en aurais-tu fait ? »
5) Enfin, il n’existe guère de chance qui soit à la fois durable et passive
Et le facteur déclenchant, pour les personnalités chanceuses, est presque toujours le passage à l’action. « Il peut arriver des choses à ceux qui attendent, mais uniquement celles laissées par ceux qui ont foncé », écrivait Abraham Lincoln. Car le chanceux récurrent est audacieux. Il fait confiance aux événements et fait le pari de l’action. Il n’hésite pas à demander, même s’il n’est pas sûr d’être entendu ; il essaye, même s’il n’est pas totalement prêt ; il fait confiance, quitte parfois à être trompé, etc. « Le jour où tu décides d’agir, ce jour-là est ton jour de chance » nous rappelle un vieux dicton coréen. Notre zone de confort est souvent une zone de non-chance, c’est-à-dire un endroit douillet mais un peu routinier, marqué par les habitudes et la précaution ; et donc un endroit où il ne se passe pas grand-chose d’inattendu.
Derrière chacun de ces cinq principes simples se cachent des décisions de changement. Chacun peut décider, dès à présent, d’accroître son potentiel de chance. Mais au final, tout reste entre nos mains. A ceux qui me demandent parfois : « Si on fait tout ce que vous nous dites, vous nous garantissez qu’on aura davantage de chance », je ne peux que répondre : « Non. Si vous faites tout cela, il va simplement commencer à arriver des choses inattendues dans votre vie. Mais pour ce qui est de les transformer en chance véritable, cela restera à vous de jouer ! ».
Philippe Gabilliet
Source : http://www.huffingtonpost.fr/philippe-gabilliet/provoquer-chance_b_8214130.html
PS : Plusieurs événements optimistes sont programmés à Poitiers (6 octobre), Paris (9 octobre et 12-13 novembre), Bordeaux (26 novembre)…
Ces manifestations sont ouvertes à tous.
Information et inscription ici : http://fr.optimistan.org/?p=4821
PPS : Soutenez notre association : adhérez à Ligue des Optimistes de France (cliquez ici pour voir comment faire)
Bonjour,
J’apprécie beaucoup votre article sur la chance. Merci.
Que penser de ceux qui comparent la malchance de l’un à la malchance de l’autre plus forte ? Je m’explique : j’ai la malchance de rentrer dans la maladie de Parkinson. Un jour, un ami m’a dit : ne te plains pas, il y a pire. Regarde Eva (notre amie commune) vient de perdre la vue avec un oeil. C’est une malchance plus forte.
Bonne journée.
Bonjour,
Que c’est bon à lire ! La chance est bel et bien un état d’esprit d’ouverture et une attitude proactive. Chanceuse que je suis depuis toujours, je le suis aussi de vous lire 🙂 Merci.
Merci pour ces bons conseils… il y a quelques années je suis tombée sur un article synthèse de Managéris très bien fait que je vous recommande !