Avoir l’optimisme chevillé au corps : voilà une compétence émotionnelle décisive tout au long d’une carrière. La leçon de motivation d’Astrid Guyart, ingénieure en aérospatiale et championne olympique de fleuret.
Les sportifs de haut niveau sont avant tout des champions de la motivation. Ce qui ne les empêche pas de connaître, comme nous tous, des périodes de doute. Mais peut-être savent-ils mieux que d’autres cultiver leur optimisme et repartir du bon pied quelles que soient les circonstances.
Leçon croisée en cinq temps avec Astrid Guyart, 37 ans, vice-championne du monde de fleuret et ingénieure en aérospatiale, et Sanjy Ramboatiana, enseignant à l’EM Lyon, auteur et expert en motivation.

Les origines de la motivation
« Enfant, je pratiquais mon sport pour m’amuser et retrouver mes copains. Les valeurs de l’amitié et du partage sont simples et fortes : j’ai encore aujourd’hui ces amis d’enfance. Mais j’ai découvert également le plaisir d’apprendre et de progresser. De ce plaisir naît parfois une ambition. Si je ne me suis jamais dit : “Je veux devenir une championne”, le feu, en revanche, s’est allumé lorsque j’ai regardé à la télé la finale des JO d’Atlanta, en 1996. J’ai su que, moi aussi, je voulais vivre ça ! Depuis, la flamme olympique ne s’est jamais éteinte. D’une motivation liée au plaisir a découlé une autre motivation, fondée cette fois sur l’ambition. »

L’analyse de Sanjy Ramboatiana : « Un jeune salarié trouve sa motivation dans sa volonté de s’intégrer à son univers professionnel, ce qu’il apprend par répétition (des savoir-faire), par imitation voire identification à un mentor (qui lui inspire des savoir-être) et enfin grâce à ses pairs. Comme pour Astrid avec ses amis d’enfance, les collègues nous enseignent les compétences relationnelles. Au début, on progresse d’autant plus qu’un manager est présent pour nous accompagner. »

Affronter les moments de doute
« Bien sûr, il y a eu des baisses de régime. A 18 ans, j’étais tellement fatiguée entre les entraînements à l’Insep (l’Institut de formation des sportifs de haut niveau, NDLR) et mes études que je me faisais des claquages en marchant ! J’ai envisagé de choisir entre les deux, comme on me le suggérait depuis longtemps. Je me suis demandé si je serais plus heureuse en arrêtant le fleuret : la réponse a été “oui” dans les dix prochaines minutes, “peut-être” dans dix mois, mais certainement “non” dans dix ans. J’ai senti que je le regretterais toute ma vie. Il faut se poser des questions, sans en avoir peur, pour trouver les bonnes réponses, Ce jour-là, j’ai retrouvé ma motivation. »

L’analyse de Sanjy Ramboatiana : « Dans la plupart des entreprises, les périodes de doute sont taboues. Or elles correspondent seulement à des mutations des moteurs de motivation ! De même qu’Astrid a ressenti le besoin de s’affirmer, le salarié a besoin d’entrer dans le champ des initiatives au bon moment, c’est-à-dire lorsqu’il commence à se sentir étouffé par ce que j’ai cité plus haut : les process, le mentor, les collègues. »

Surmonter un échec
« Il y a eu un deuxième tournant dans ma vie, lorsque j’avais 29 ans. Alors athlète confirmée, j’ai décroché la quatrième place aux JO de Londres. C’est un classement qui broie les entrailles. J’ai détesté mon sport, j’ai voulu tout arrêter. Dans le cadre de mon travail d’ingénieure, je suis partie à Kourou quelque temps plus tard pour assister au lancement d’une fusée. Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais, là-bas, je suis allée rendre visite au club d’escrime local. Une cinquantaine d’enfants m’ont accueillie : ils m’ont fait des dessins, des cadeaux, posé des tas de questions. Et là, j’ai eu envie de reprendre la tenue. Je me suis revue à leur âge, insouciante. Ils m’ont reconnectée à mon sport, au plaisir et aux sensations. »

L’analyse de Sanjy Ramboatiana : « L’échec dans le monde du travail peut parfois être provoqué inconsciemment lorsqu’on ne voit plus de sens à ce que l’on fait. Un salarié qui s’est prouvé à lui-même, lors de la phase des initiatives, qu’il pouvait mener des projets ou remporter des budgets veut dès lors se sentir utile. C’est peut-être ce qu’Astrid a ressenti devant ces enfants : qu’elle pourrait leur transmettre quelque chose. »

Gérer une réussite
« Et puis il y a aussi les tournants positifs, ceux qui nous élèvent. En 2012, j’ai gagné ma première Coupe du monde à Shanghai. J’ai eu l’impression fugace que l’enfant que j’avais été remerciait l’adulte que j’étais devenue. Elle était fière d’elle. Mon sourire, d’ailleurs, me trahit : c’est un sourire d’enfant ! Pour autant, ma motivation pour continuer à progresser n’a pas disparu. Les médailles et le graal olympique, c’est une quête sans fin. Je sais pourtant qu’il faudra bien que j’arrête. »

L’analyse de Sanjy Ramboatiana : « L’accomplissement peut provoquer ce que j’appelle une “crise de réussite” : on a satisfait nos ambitions et on sait qu’obtenir davantage ne nous rendra pas heureux. Pensez à Yannick Noah, qui a fait une dépression après avoir gagné Roland Garros ! Comme après un échec, il faut passer au chapitre suivant, celui des aspirations. Qui consiste non pas à s’aventurer dans de faux projets (“Je plaque tout, je change de travail, de conjoint…”), mais à se questionner et à se tourner vers les autres. »

Rester motivé jusqu’au bout
« Les JO de Tokyo, même s’ils sont reportés, seront sans doute pour moi, la dernière compétition. Après j’arrête. Je sais que je n’éviterai pas la “petite mort” que connaissent tous les sportifs. Bien sûr, j’ai d’autres compétences : je suis ingénieure et passionnée par l’exploration de l’Univers. Mon métier poursuit un objectif noble qui rejoint la puissance de mon sport. Il comble ma soif d’apprendre et de rencontrer des personnes curieuses. Les livres pour enfants que j’écris* m’aident à exprimer ma créativité et à me reconnecter à moi-même. Mais comment vais-je convertir mon expertise du fleuret… Je travaille avec une coach de sportifs de haut niveau qui m’accompagne dans cette période de transition pour réussir ce que Steve Jobs appelait la “connexion des points”, c’est-à-dire la mise en relation de nos différents univers. C’est cette connexion qui nous rend unique et nous permet de proposer quelque chose de différent. Mais il faut avoir conscience de tous ses talents pour leur permettre de se rencontrer. Je suis une seule personne : je suis championne de fleuret, ingénieure spatiale et auteure pour la jeunesse. »

L’analyse de Sanjy Ramboatiana : « Astrid a raison : notre parcours de vie a un sens. A un certain âge, on a tous besoin de chercher ce fil conducteur. Cela suppose une introspection qui, souvent, effraie. On peut se faire aider ou trouver des méthodes pour laisser parler son intériorité, écrire, méditer… A condition que les managers soient à l’écoute et curieux de l’autre, la seconde partie de carrière est un moment où l’on peut offrir à l’entreprise cette quintessence de ce que l’on est : nos compétences professionnelles mais aussi tout ce qu’on a appris et vécu. »

(*) Les Incroyables Rencontres de JO, éditions du Cherche Midi.

Sophie Noucher
Source : https://www.capital.fr/votre-carriere/voici-5-pistes-a-suivre-pour-apprendre-a-etre-optimiste-au-boulot-1373515

SOUTENEZ LA LIGUE DES OPTIMISTES DE FRANCE

Soutenez la Ligue des Optimistes de France pour accompagner notre mouvement, diffuser nos idées et bénéficier des bonus réservés aux membres (cliquez ici pour voir comment faire).
Merci d’avance pour votre soutien !

PROCHAINS ÉVÉNEMENTS : LES PAUSES OPTIMISTES

Qu’est-ce qu’une Pause Optimiste ? Tous les détails ici : la-pause-optimiste-lemission-qui-donne-la-peche/

– Jeudi 18 mars de 12h30 à 13h15 : « Le pouvoir de la communication positive » avec Aude Milesi.
Pour garder le sourire et rester optimiste, rien de tel que la communication positive. La communication positive, c’est autant la communication que nous avons avec soi qu’avec les autres.
Communiquer positivement est un art subtil qui rend la relation à soi et aux autres plus équilibrée. Avec la communication positive, bien-être, motivation et réduction du stress garantis ! Cependant, s’exprimer positivement requiert de l’entraînement, d’où l’importance d’en comprendre les mécanismes. Alors, découvrez comment utiliser le pouvoir de la communication positive dans votre quotidien.

– Jeudi 1er avril 2021 de 12h30 à 13h15 : « Comment booster et réinventer sa vie en période de chaos », avec Jean-François Zils. Face aux changements profonds de notre monde, à la période très particulière que nous vivons actuellement et qui n’a connu aucun équivalent depuis des siècles, il est urgent de soutenir notre corps et notre esprit pour ne pas sombrer dans la morosité, l’épuisement ou encore la dépression. Mieux, pourquoi ne pas profiter de cette période pour renforcer notre optimisme, réussir notre comeback, voire même se ré-inventer ? Jean-François Zils, qui depuis plus de 30 ans aide les entreprises et les individus à réussir, partagera avec nous les secrets d’un FOCUS bien orienté, les 3 leviers qui peuvent nous permettre de booster notre vie même en période imprévisible, et avec au final un challenge. Oserez-vous le relever ?

– Jeudi15 avril 2021 de 12h30 à 13h15 : « Être un Manager Optimiste », avec Yann Slodczyk. Pour tous ceux qui animent une équipe (dans un contexte professionnel, associatif, éducatif, familial…), peut-on traverser la période sans optimisme ? Connaissez-vous des managers pessimistes ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Qu’est-ce qu’un manager Optimiste ? Quels en sont les bienfaits ? Et plus globalement, quels sont les rôles et postures du manager, notamment dans le contexte actuel ? Echanges et témoignages attendus…

Pour participer à ces Pauses Optimistes, il vous suffira de vous connecter un peu avant 12h30 sur l’un des canaux de diffusion en direct de l’émission :
– La chaine Youtube de la Ligue des Optimistes de France
– La page Facebook de la Ligue des Optimistes de France
Si vous ne pouvez pas y assister en direct, vous pourrez retrouver le replay sur la chaîne Youtube de la Ligue des Optimistes de France.

Réservez dès maintenant ces rendez-vous dans votre agenda et abonnez-vous à nos réseaux sociaux pour profiter pleinement de ces Pauses Optimistes enrichissantes.

À VOIR, À LIRE, À ÉCOUTER…

Replay des précédentes Pauses Optimistes en vidéo :
– Confiance et joie, avec Carole Benhamou : https://youtu.be/jalyx4lxNq8
– Apollo XIII, la force de l’intelligence collective, avec Jean-Marc Bonnet : https://youtu.be/nN3_1U6XIKw
– 3 clés pour cultiver l’optimisme, avec Mylène Lavialle : https://youtu.be/gT0HmAnsCGY
– Optimisme et piliers de vie, avec Corinne Laborie, Happycultrice : https://youtu.be/DLlORRZl-Zo
– Le pouvoir du sourire, avec Philippe Gabilliet, co-fondateur de la Ligue des Optimistes : https://youtu.be/0BAHWOyCKsk
– Optimiste au quotidien avec… nos TAF ! avec Gilles André : https://youtu.be/uZj5t4LbrXU
– L’optimisme appliqué : Virginie Perrot donne la parole à deux invités : Virginie Guastella, chef de service du centre de soins palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand et Rémy Bourdier, dirigeant du groupe OVIANCE : https://youtu.be/izIyBExWly8
– Garder son cap intérieur pour faire face à l’extérieur, avec Gaëtane Le Borgne et Hélène Hijazi : https://youtu.be/nEIh4CyEmzI

Vidéos à (re)voir :

– Dans le cadre des TalentTalk, Sophie Muffang interviewe Philippe Croizon sur le thème : « Devenir un optimiste contagieux » : https://youtu.be/xUO4P07et0E
– Voir la chaine 7’Chrono de Sophie Muffang, avec des conseils pratiques et de interviews positives : https://www.youtube.com/channel/UC7-Gq68ZUCw_VfBh3MCthaQ/videos

– Jean-Luc Hudry, délégué de la Ligue des Optimistes sur FR3 Ile de France : Les bonnes raisons d’être optimiste en 2021 : https://youtu.be/74CX3DaHWmQ

– Jean-Luc Hudry sur le 1er salon online sur les transitions professionnelles organisé par le MEDEF Ile de France et ses partenaires : https://youtu.be/EjmuWInrgaI

– Jeudi optimiste avec Marie Pierre Briand. Une conférence optimiste et inspirante de Marie Pierre Briand, Déléguée nationale, Délégation générale à la vie militante, Casden. Elle nous partage son parcours de vie et nous témoigne de comment elle a mis son optimisme au service de ses engagements : https://www.youtube.com/watch?v=mx3vKaY-uUY

– Jeudi optimiste avec Sophie Baron. Une conférence optimiste et inspirante de Sophie Baron, Fondatrice et Présidente d’Alliance Group. Elle nous partage son parcours de vie et nous témoigne de sa philosophie de vie optimiste. Une conférence sous le signe de la résilience. https://youtu.be/0SD6h9KTLo4

– Jeudi Optimiste avec Jean Philippe Ackermann. Une intervention optimiste et inspirante de Jean Philippe Ackermann, Conférencier professionnel, spécialiste de l’optimisme managérial. Il nous partage des clefs pour « rebondir en période de crise ». https://youtu.be/d0bmSEWy56U

– Bulle optimiste : le Hopepunk vous connaissez ? 30 minutes pour en savoir plus sur le « Hopepunk » avec Lalex Andrea, une artiste multifacettes, autrice et illustratrice. Mais c’est quoi le « Hopepunk » ? Eh bien, si vous en avez assez des récits d’avenir apocalyptiques et pessimistes, ce rendez-vous va vous plaire. Le « Hopepunk » est un nouveau courant littéraire, rattaché à la science- fiction (mais pas seulement) qui propose d’imaginer pour l’avenir, une société qui a évolué positivement. Où des valeurs résolument humaines, comme la gentillesse, l’entraide et la solidarité sont mises en avant. Il ne s’agit pas de nier les difficultés, mais d’ouvrir le champs des possibles. Un courant littéraire résolument optimiste. https://youtu.be/h5b3BXRabwI

Philippe Gabilliet et Victoria Guillomon (Nouvel Oeil)

Podcast à écouter : 
– Philippe Gabilliet se livre au micro de Victoria Guillomon de Nouvel Œil (épisode 1, Composer avec l’inattendu) :
https://podcast.ausha.co/nouvel-oeil/47-philippe-gabilliet-inspirateur-d-optimisme-composer-avec-l-inattendu-partie-1

– Philippe Gabilliet se livre au micro de Victoria Guillomon de Nouvel Œil (épisode 2, Trouver ce pour quoi on est fait) : https://podcast.ausha.co/nouvel-oeil/48-philippe-gabilliet-inspirateur-d-optimisme-trouver-ce-pour-quoi-on-est-fait-partie-2