Je reviens d’un très beau voyage en Italie, que j’effectuais en tant qu’accompagnatrice bénévole pour Arts et Vie. Au cours de celui-ci, j’ai vécu un moment « hors du temps », avec l’ascension et la visite guidée du Vésuve. Et j’en ai ramené quelques réflexions sur l’optimisme que j’ai eu envie de partager avec vous. Alors, c’est parti pour les leçons d’optimisme du Vésuve !
Vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en plus grand. Crédits photos @Nathalie Bagadey
1. Pourquoi vivre sur un volcan actif ?
Pendant toute l’ascension (d’abord en car puis à pied), je me suis posé cette question. En effet, nos super guides, Donatella et Stéfano, nous ont bien expliqué les enjeux : en cas d’éruption, ce serait plus de 700 000 personnes qu’il faudrait évacuer. Le plus rapidement possible.
Bon, moi, j’ai vite fait le calcul : vivre sur un volcan actif, c’est dan-ge-reux. 😱
Mais alors pourquoi tous ces gens y vivent-ils ?
a) Parce que le sol y est particulièrement fertile
Le sol d’un volcan est gorgé de nutriments, si bien que ce qui y pousse y pousse particulièrement vite et bien. Fruits (citrons, abricots, grenades), tomate Piennolo du Vésuve AOP, vignes (en particulier Lacryma Christi et Falanghina) : c’est une véritable manne pour les agriculteurs.
b) Parce qu’aucun matériau de construction n’est plus solide que la pierre de lave
Naples est construite sur un réseau de souterrains en pierre de lave et de nombreux édifices ont eu recours à la pierre de lave. J’ai particulièrement été impressionnée par la façade de l’église de Gesu Nuovo, très originale.
c) Parce que la vue y est imprenable
Le panorama vu du Vésuve est juste sublime : la montagne, toute proche, puis la ville, puis la mer, à perte de vue.
d) Parce que les éruptions volcaniques n’ont pas lieu tous les jours non plus
Oui, on le sait, le Vésuve est un volcan ACTIF. Oui, l’éruption qui a eu lieu en 79 apr. J.-C. a causé des milliers de morts. Mais la dernière fois qu’il est entré en éruption, c’était en 1944. Et il n’a fait « que » 26 victimes (quand on voit la population qui y vivait déjà à l’époque, c’est très peu).
e) Parce que le volcan est surveillé 24h/24
Et qu’il y a une multitude de signaux qui permettent d’anticiper son éveil : évaporation soudaine de l’eau dans les puits et les nappes phréatiques, tremblements de terre, déformation du sol, émissions de gaz et anomalies thermiques. Bref, normalement, on devrait savoir bien à l’avance s’il y a lieu d’évacuer ou pas.
f) Parce que l’on y défie sa propre mortalité
Lorsque je me suis trouvée sur ce promontoire, avec cette vue magnifique sur la baie de Naples, d’un côté et sur le cratère avec une légère fumerolle de l’autre, le cœur battant vite, ce n’est pas de la peur que j’ai ressentie. C’est un profond sentiment d’euphorie. J’avais lancé un défi à la nature et j’en étais ressortie gagnante. J’étais vivante, plus que jamais. Et je pense que c’est peut-être là la plus belle leçon apportée par le Vésuve. Nous rappeler que nous sommes en vie et que ça, c’est déjà une source de réjouissances.
2. Ces belles leçons d’optimisme que le Vésuve m’a données
a) Vivre l’instant présent
Il me semble que lorsqu’on vit sur les flancs d’un volcan en activité, on accorde plus d’importance à l’instant présent que lorsqu’on est dans son « train-train » quotidien. En tout cas, personnellement, j’ai intensément ressenti à la fois la fragilité de la vie et l’envie de la saisir à pleines mains. Bien sûr, je pense que lorsqu’on a vécu toute son existence sur le Vésuve, cette sensation tend à s’émousser. Mais tout de même, la proximité du danger nous rappelle, mieux que notre quotidien sait le faire, qu’il faut profiter de chaque seconde de notre existence.
b) Avoir la chance de contempler des cités antiques telles qu’elles étaient autrefois
Pompéi et Herculanum ont été entièrement recouvertes par les cendres et les boues suite à l’éruption de 79. Ce qui fut, bien sûr, tragique pour les habitants de l’époque. Mais qui nous permet, à nous, d’admirer aujourd’hui des cités entières telles qu’elles étaient dans l’Antiquité. Dans nos villes modernes, il se cache parfois quelques vestiges romains mais il ne s’agit que d’un ou deux bâtiments survivants. Là, il s’agit de villes entières qui ont ressurgi de terre, presque intactes, nous donnant un excellent aperçu de ce qu’était la vie des Romains à cette époque.
c) Retrouver son humilité face à la nature
Le Vésuve nous rappelle que la nature est souveraine et que les hommes ne sont que locataires de l’espace qu’il leur alloue. Temporairement. J’ai adoré apprendre que l’image que nous connaissons tous, de ce double sommet surplombant la ville de Naples, est un visage relativement neuf. Les habitants de Pompéi, eux, ne contemplaient qu’un seul cône, c’est l’éruption qui leur a coûté la vie qui a façonné la terre différemment.
3. Dernières réflexions autour de l’image du volcan
Au cours de mes recherches pour étayer cet article, je suis tombée sur une méthode qui aide les enfants à s’ancrer et à dissiper la colère en utilisant l’image du volcan. Je me suis dit que cela pouvait aussi vous intéresser.
J’ai aussi trouvé cet article de Géo très intéressant… même s’il est un peu plus alarmiste que moi. 😁
Enfin, je voulais vous laisser avec cette très belle citation de Jacques Perret, artiste, écrivain, journaliste et romancier :
Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient ; l’important est de bien savoir qu’on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d’homme libre.
Et vous, sur quel « volcan » allez-vous danser cet été ? 😉
Nathalie, pour la Ligue des Optimistes
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Si l’on voulait résumer l’Optimisme à une notion c’est bien celle là, d’accepter la vie comme elle est, d’être connecté à la nature à sa juste place et de danser sur un volcan 🥰 merci pour avoir partagé tes émotions et réflexions avec nous
Oui, j’ai beaucoup aimé cette notion de « danser sur un volcan », une variante que je ne connaissais pas du célèbre « danser sous la pluie ». 😉 Merci, Carole !
On a peur des volcans, de leurs éruptions intempestives… Roberto Rossellini crée une ambiance lourde, à laquelle le volcan n’est pas étranger, dans son film « Stromboli » . Il n’est pas naturel de les associer avec l’optimisme, mais ton texte chère Nathalie démontre que, si on peut rire de tout, on peut aussi jeter un regard positif sur beaucoup d’idées reçues.
Exactement, tu as tout compris ! J’étais un peu « effarouchée » des volcans, notamment parce qu’en parallèle, le Stromboli et l’Etna venaient juste de faire parler d’eux et, au final, j’ai surtout été émerveillée par le Vésuve plus que je ne l’ai craint. 😍
Merci Nathalie pour cet article très inspirant. Instant présent, émerveillement, découvertes… sont d’excellents ingrédients pour nourrir notre joie de vivre et notre optimisme !
Merci Corinne, je te souhaite de très belles vacances inspirantes à toi aussi ! 🤩
Merci pour cette inspiration, vive la vie du présent. Positivement votre
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de laisser un commentaire. Très belle journée à vous ! 😊
Merci Nathalie pour ce bel article inspirant…suis d’ailleurs actuellement un peu plus au sud, dans les Pouilles, au contact de l’enthousiasme et de la joie de vivre italienne…dolce vita…
J’espère que tu n’as pas trop chaud ! Nous on a bien dégusté, côté chaleur, mais il paraît que la semaine d’après, c’était pire. 😅
En tout cas, profite bien de la dolce vita, cher Yann ! 😊
Nathalie
encore un bel article inspirant et respirant l’optimisme
Merci pour ce partage
Merci beaucoup, Christian, bien contente que mon article t’ai plu ! 😊
Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient ; l’important est de bien savoir qu’on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d’homme libre.
Merci, Nathalie, pour cet article… explosif ! 😉😊
Hi hi hi, avec plaisir ! 🌋😉
Je sens que cette citation t’a bien plu ! 😁
Grazie Nathalie. Questo mi fa venire voglia di scalare il Vesuvio il più velocemente possibile…Merci Google traduction🙂
Con piacere, Jean-Marc ! Lunga vita a Google Trad, en effet. 😁😉
MErci pour ce bel article qui donne envie de visiter ce magnifique lieu emblématique.
Merci pour l’ancrage du volcan, à réexploiter en atelier.
Merci pour ce voyage de quelques instants
Merci pour ce commentaire motivant, Sandrina ! Et oui, vraiment, je vous conseille cette visite, même si mieux vaut éviter de s’y rendre en plein été. 😅🌞😉
le volcanologue Haroun Tazieff était réaliste et optimiste, il parlait des volcans comme une activité naturelle enthousiasmante qui lui donnait l’envie de continuer de vivre auprès d’eux avec optimisme. J’ai eu l’occasion de rencontrer Maurice Kraft, qui avec sa femme Katia, ne vivaient que pour les volcans.
J’aime beaucoup la citation.
Wow, merci pour ce commentaire passionnant, Philippe ! Bien contente que mon article t’ait rappelé ces souvenirs, qui sont très beaux. 😊
Hello Nathalie, j’ai pensé à toi lors du w-e à Cambrai, fin août #BétizNon :-). On aurait pu peut-être ainsi trouver le temps d’aler visiter les réseaux de catiches, ou les habitats trogloditiques de Naours, comme l’a fait Anne S., notre liégeoise, et future hôtesse pour 2026 #XuenseCon (mais ce sera début-juillet…), et ainsi échanger sur tes sentiments « telluriques ». En tant qu’ancien volcanologue, ayant travaillé sur les scénarios de secours napolitains lors de la décennie du risque volcanique (~fin du XXè s.) avec précisément Naples comme ville focale, et vu l’évolution locale du système péri-napolitain, j’ai du mal à adhérer à ta forme d’optimisme. Certes, déjà, comme géologue, je n’ai pas la même notion du temps ; de plus ayant travaillé sur les « non-linéarités » des systèmes éruptives, je ne vois pas non plus la rithmicité des jours et des saisons, comme le bon métronome, pour ces histoires. Enfin, certes, le Seigneur du paysage napolitain est Vésuve. Mais je crains que ce ne soit pour mieux se détourner de leur vrai souci : les Champs Phlégréens. Là aussi, pour les amoureux de mythologie antique, le nom a une forte charge d’histoires. Mais pour nous volcanos, c’est, désolé de plomber la barque de l’espérance, Le Super-Volcan de l’Europe occidentale. Et les sautes d’humeur récentes de ce « quartier nord napolitain », les accès de toux et de fièvres, n’annoncent pas ue fin de iècle réjouissante pour Naples. D’autant que l’autoroute d’évacuation de la Ville passe pile entre Vésuve et cette zone :-(((. On peut rester optimiste en choisissant de vivre au présent. On peut aussi tenter de rester optimiste en se préparant à affronter sereinement un pire. Bref, de l’optimisme, oui, mais conscient, éveillé, attentif. et préparé. Mes deux piastres.
Mon cher Éric, toi ici ! Quel plaisir de te lire même si je ne découvre ton message qu’aujourd’hui ! Eh oui, j’ai bien pensé à vous tous pendant la Convention, mais je bouclais mon dernier roman et pas possible de prendre le temps de vous rejoindre.
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire avec ta « chronique d’une mort annoncée » concernant Naples et c’est certain que j’ai appréhendé mon ascension avec mon filtre Bisounoursien rose.
Effectivement, c’est cette notion de vivre l’instant présent qui m’a marquée là-haut.
Mais jamais je n’y vivrais. 😅 😱
Et on est bien d’accord sur « l’optimisme conscient, éveillé, attentif et préparé » !
En espérant te revoir un de ces 4, c’est toujours un bonheur (tu es mon Martien préféré ! 😉) 😘