Je reviens d’un très beau voyage en Italie, que j’effectuais en tant qu’accompagnatrice bénévole pour Arts et Vie. Au cours de celui-ci, j’ai vécu un moment « hors du temps », avec l’ascension et la visite guidée du Vésuve. Et j’en ai ramené quelques réflexions sur l’optimisme que j’ai eu envie de partager avec vous. Alors, c’est parti pour les leçons d’optimisme du Vésuve !

Nathalie Bagadey devant le Vésuve

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en plus grand. Crédits photos @Nathalie Bagadey

1. Pourquoi vivre sur un volcan actif ?

Pendant toute l’ascension (d’abord en car puis à pied), je me suis posé cette question. En effet, nos super guides, Donatella et Stéfano, nous ont bien expliqué les enjeux : en cas d’éruption, ce serait plus de 700 000 personnes qu’il faudrait évacuer. Le plus rapidement possible.

Bon, moi, j’ai vite fait le calcul : vivre sur un volcan actif, c’est dan-ge-reux. 😱

Mais alors pourquoi tous ces gens y vivent-ils ?

a) Parce que le sol y est particulièrement fertile

Le sol d’un volcan est gorgé de nutriments, si bien que ce qui y pousse y pousse particulièrement vite et bien. Fruits (citrons, abricots, grenades), tomate Piennolo du Vésuve AOP, vignes (en particulier Lacryma Christi et Falanghina) : c’est une véritable manne pour les agriculteurs.

 

b) Parce qu’aucun matériau de construction n’est plus solide que la pierre de lave

Naples est construite sur un réseau de souterrains en pierre de lave et de nombreux édifices ont eu recours à la pierre de lave. J’ai particulièrement été impressionnée par la façade de l’église de Gesu Nuovo, très originale.

Façade bosselée en pierre de lave de Gesu Nuovo prise par N. Bagadey en juillet 2024

c) Parce que la vue y est imprenable

Le panorama vu du Vésuve est juste sublime : la montagne, toute proche, puis la ville, puis la mer, à perte de vue.

Panorama du haut du Vésuve montrant la baie de Naples

d) Parce que les éruptions volcaniques n’ont pas lieu tous les jours non plus

Oui, on le sait, le Vésuve est un volcan ACTIF. Oui, l’éruption qui a eu lieu en 79 apr. J.-C. a causé des milliers de morts. Mais la dernière fois qu’il est entré en éruption, c’était en 1944. Et il n’a fait « que » 26 victimes (quand on voit la population qui y vivait déjà à l’époque, c’est très peu).

 

e) Parce que le volcan est surveillé 24h/24

Et qu’il y a une multitude de signaux qui permettent d’anticiper son éveil : évaporation soudaine de l’eau dans les puits et les nappes phréatiques, tremblements de terre, déformation du sol, émissions de gaz et anomalies thermiques. Bref, normalement, on devrait savoir bien à l’avance s’il y a lieu d’évacuer ou pas.

 

f) Parce que l’on y défie sa propre mortalité

Lorsque je me suis trouvée sur ce promontoire, avec cette vue magnifique sur la baie de Naples, d’un côté et sur le cratère avec une légère fumerolle de l’autre, le cœur battant vite, ce n’est pas de la peur que j’ai ressentie. C’est un profond sentiment d’euphorie. J’avais lancé un défi à la nature et j’en étais ressortie gagnante. J’étais vivante, plus que jamais. Et je pense que c’est peut-être là la plus belle leçon apportée par le Vésuve. Nous rappeler que nous sommes en vie et que ça, c’est déjà une source de réjouissances.

Cratère du Vésuve

 

2. Ces belles leçons d’optimisme que le Vésuve m’a données

a) Vivre l’instant présent

Il me semble que lorsqu’on vit sur les flancs d’un volcan en activité, on accorde plus d’importance à l’instant présent que lorsqu’on est dans son « train-train » quotidien. En tout cas, personnellement, j’ai intensément ressenti à la fois la fragilité de la vie et l’envie de la saisir à pleines mains. Bien sûr, je pense que lorsqu’on a vécu toute son existence sur le Vésuve, cette sensation tend à s’émousser. Mais tout de même, la proximité du danger nous rappelle, mieux que notre quotidien sait le faire, qu’il faut profiter de chaque seconde de notre existence.

 

b) Avoir la chance de contempler des cités antiques telles qu’elles étaient autrefois

Pompéi et Herculanum ont été entièrement recouvertes par les cendres et les boues suite à l’éruption de 79. Ce qui fut, bien sûr, tragique pour les habitants de l’époque. Mais qui nous permet, à nous, d’admirer aujourd’hui des cités entières telles qu’elles étaient dans l’Antiquité. Dans nos villes modernes, il se cache parfois quelques vestiges romains mais il ne s’agit que d’un ou deux bâtiments survivants. Là, il s’agit de villes entières qui ont ressurgi de terre, presque intactes, nous donnant un excellent aperçu de ce qu’était la vie des Romains à cette époque.

Photo du haut du site d'Herculanum - juillet 2024

Photo prise du haut du site d’Herculanum – juillet 2024

c) Retrouver son humilité face à la nature

Le Vésuve nous rappelle que la nature est souveraine et que les hommes ne sont que locataires de l’espace qu’il leur alloue. Temporairement. J’ai adoré apprendre que l’image que nous connaissons tous, de ce double sommet surplombant la ville de Naples, est un visage relativement neuf. Les habitants de Pompéi, eux, ne contemplaient qu’un seul cône, c’est l’éruption qui leur a coûté la vie qui a façonné la terre différemment.

Photo montrant la forme actuelle du Vésuve : une double montagne.

Le Vésuve aujourd’hui, vu de Naples

 

Photo d'une mosaïque antique retrouvée à Pompéi et montrant que le Vésuve était une montagne unique.

Le Vésuve autrefois, vu de Pompéi

 

3. Dernières réflexions autour de l’image du volcan

Au cours de mes recherches pour étayer cet article, je suis tombée sur une méthode qui aide les enfants à s’ancrer et à dissiper la colère en utilisant l’image du volcan. Je me suis dit que cela pouvait aussi vous intéresser.

J’ai aussi trouvé cet article de Géo très intéressant… même s’il est un peu plus alarmiste que moi. 😁

Enfin, je voulais vous laisser avec cette très belle citation de Jacques Perret, artiste, écrivain, journaliste et romancier :

Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient ; l’important est de bien savoir qu’on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d’homme libre.

 

Et vous, sur quel « volcan » allez-vous danser cet été ? 😉

Nathalie, pour la Ligue des Optimistes

Ce contenu vous a plu ? Si ce n’est pas encore fait, pensez à : 

  • vous abonner à la newsletter de la Ligue pour recevoir les articles tous les lundis dans votre boîte mail 💌 ;
  • soutenir la Ligue en devenant adhérent : vous permettrez à la Ligue de construire de belles choses grâce à ce soutien financier 🤝.

Autres articles de la Ligue qui pourraient vous intéresser :