Quand vous les interrogez sur la meilleure façon de tester son optimisme ou son pessimisme, la plupart des auteurs vous renvoient au questionnaire de Martin Seligman que l’on peut consulter (en anglais) sur le site du Positive Psychology Center de l’université de Pennsylvanie (www.positivepsychology.org).
Ce questionnaire présente l’avantage de nuancer le propos. Nous sommes rarement totalement optimiste ou totalement pessimiste. Supposons que vous vous soyez lancé dans une action (passer un examen, rédiger un article, participer à une compétition, préparer un nouveau plat, donner un rendez-vous amoureux). Selon que cette entreprise aura réussi ou raté, vos grandes tendances s’organisent schématiquement autour de trois axes :
L’axe Moi/Le monde
A) En cas d’échec
• Le pessimiste : « C’est ma faute. »
• L’optimiste : « Les circonstances ne m’ont pas aidé. »
B) En cas de succès
• Le pessimiste : « Le hasard des circonstances m’a aidé. »
• L’optimiste : « J’ai été bon. Je m’étais bien préparé. »
L’axe Occasionnel/Définitif
A) En cas d’échec
• Le pessimiste : « C’est décidément une chose que je raterai toujours. »
• L’optimiste : « Cette fois ça n’a pas marché. »
B) En cas de succès
• Le pessimiste : « J’ai eu un coup de bol, c’est un truc que d’habitude je rate. »
• L’optimiste : « Ça me confirme que j’y arrive, ça marchera encore mieux la prochaine fois. »
L’axe Limité/Général
A) En cas d’échec
• Le pessimiste : « De toute façon je suis nul en tout. »
• L’optimiste : « J’ai davantage de talent dans d’autres domaines. »
B) En cas de succès
• Le pessimiste : « C’est vraiment l’exception qui confirme la règle de ma vie. »
• L’optimiste : « Une preuve de plus que j’ai de la chance dans l’existence. »
Autrement dit, quand ça rate, l’optimiste relativise et externalise, tandis que le pessimiste intériorise et généralise.
Et quand ça réussit, c’est le pessimiste qui relativise et externalise, alors que l’optimiste intériorise et généralise.
Peut-on changer de catégorie volontairement ? Oui, même si ça n’est pas évident. On peut en tout cas en discuter intérieurement avec soi-même et, face à un auto-jugement douloureux, se demander : « En suis-je vraiment certain ? »
Philippe Gabilliet
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Savez-vous analyser votre part d’optimisme et de pessimisme ?
Comment faites-vous ?
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Bonjour,
Je suis d’accord sur la conclusion :
« Quand ça rate, l’optimiste relativise et externalise, tandis que le pessimiste intériorise et généralise. Et quand ça réussit, c’est le pessimiste qui relativise et externalise, alors que l’optimiste intériorise et généralise. »
Cela dépend de la façon de voir les choses : le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. J’ai plutôt (souvent) tendance à voir le verre à moitié plein (3/4 plein). On me considère, suivant mes échanges (si je ne me contrôle pas, en restant naturel) tantôt comme un « optimiste inquiet » (souvent pour ceux qui ne se préparent pas assez, n’anticipent pas suffisamment des évènements prévisibles), tantôt comme un « pessimiste actif » (réactif face à des « vrais » problèmes, à des évènements imprévus, partant du principe qu’il y a « sûrement », en réalité toujours une solution à un problème. Si on ne la trouve pas soi-même, on subira celle des autres, je pense).
De par mon métier de consultant formateur en développement commercial (TPE secteur de l’habitat, en BtoC), c’est à partir d’un diagnostic et suite à des réponses que je décide ou non d’accepter une mission. Trop de réponses pessimistes sans volonté de changer son état d’esprit m’incite à refuser une mission, surtout que le manager doit s’impliquer pour entraîner son équipe. Il m’arrive d’accepter certaines missions difficiles, mais davantage pour l’expérience personnelle pouvant me servir plus tard (personnellement je trouve une solution, mais le manager accompagné trouve toujours des objections pour expliquer « pourquoi chez lui, ça ne marchera pas »).
Heureusement également, la fréquentation de collègues à succès (donc plutôt optimiste comme moi) me conforte dans l’idée que globalement, avec mes collègues adoptant une positive, nous sommes plutôt bons, grâce à une bonne préparation (ciblage prioritaire de clients positifs et coopératifs), une bonne organisation (du sur mesure à chaque fois, très personnalisé), une bonne anticipation (grâce à des expériences difficiles. Mais l’attitude positive et coopérative facilité la recherche de solutions… acceptables ou 100% positives, à reproduire).
Je crains que la solitude du manager ou d’un vendeur, la tête dans le guidon, communiquant peu (ou de façon négative, « à la française ») incite à adopter un comportement plutôt pessimiste.
Faire partie et participer activement à un groupement, un syndicat de professionnels avec à leur tête un responsable à l’écoute, de nature optimiste, facilite grandement les choses.
Oui la crise existe. Elle sera une menace pour les pessimistes isolés ou mal accompagnés, et une opportunité pour les optimistes bien entourés par d’autres collègues optimistes qui en ont vu d’autres. « Qui se ressemble, s’assemble » dit-on.
3 raisons à mon avis peuvent expliquer (justifier) un comportement « inquiet » (tout en restant ou tentant de rester optimiste et réactif avec l’aide d’un « aidant ») qui peut freiner, retarder des résultats (positifs) escomptés:
– un souci de santé personnelle ou dans son entourage familial.
– un souci professionnel personnel ou dans son entourage familial (stress au travail, frein dans évolution professionnelle, risque de chômage ou chômage réel, etc.)
– être « trop optimiste » en pensant que tout va « super bien » dans sa famille et au travail, en oubliant que nous pouvons connaître (connaîtrons sûrement) une des deux difficultés précitées.
Plus on se frotte à des difficultés, des échecs mêmes, entourés d’interlocuteurs positifs, plus on est en mesure de trouver une solution positive acceptable ou idéale. Ce qui permettra de se dire : « Les circonstances, mêmes difficiles, je m’y suis préparé (globalement). J’ai de la chance de pouvoir « mieux » les surmonter (avec l’aide d’un entourage optimiste et positif). Je suis prêt pour une nouvelle difficulté (je sais à qui, à quel organisation m’adresser pour m’accompagner).
Peut-être aussi (sûrement) que ma double culture franco-américaine m’aide (du côté américain) à adopter une attitude optimiste… inquiet malgré tout de la tournure des évènements « extérieurs » !
Bonne continuation !
Merci Philip pour ce commentaire très détaillé et argumenté.
Bonne journée !
Yves de Montbron
Optimisme et pessimisme sont, par nature, deux illusions.
Laquelle est la plus porteuse et confortable à vivre ?
Laquelle crée les meilleures conditions pour vous lancer et faire des choses ?
A vous de conclure !
Bonjour et merci Jean-Luc pour votre synthèse.
En effet, ce sont deux illusions, mais cela aide psychologiquement, quant même !
Cordialement à vous.
Patrick SIMON