« Autant l’optimisme béat, c’est-a-dire inactif est une sottise, autant l’optimisme, compagnon de l’effort, est légitime » Léon Daudet
Dans nos sociétés dépressives apparaissent de nouveaux conseillers qui font profession d’optimisme. Et assurément, l’optimisme est un antidote à la morosité.
Reste à savoir comment celui-ci est administré.
Il y a en effet les tenants du « tout est possible », du « chacun peut devenir une personne remarquable », les tenants de la prédiction autoréalisatrice (ce que Merton appelait la prophétie qui s’exauce, et que les Américains nomment la self-fulfilling prophecy)…
Le risque que prennent ces acharnés de l’optimisme à tout prix, c’est de conduire des personnes dans le désarroi à croire à la toute-puissance de l’autosuggestion. Il ne suffit pas d’aborder chaque jour nouveau par des incantations du style : « Ça va marcher, ça va marcher » ou « J’y arriverai, j’y arriverai », pour que ça marche effectivement et que l’on y arrive !
Au même titre que le rêve devient stérile s’il dégénère en rêvasserie, mais extrêmement fécond s’il devient un rêve actif, l’optimisme peut finir en dépression s’il n’est qu’une attitude compensatoire, alors qu’il peut authentiquement transfigurer la réalité s’il est perpétuellement nourri par l’effort.
François Garagnon – « Les pensées revigorantes » (Monte-Cristo éditions)
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Savez-vous pratiquer un optimisme d’action ?
Comment faites-vous ?
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Bonjour,
Effectivement, la difficulté réside dans le fait de ne pas tomber dans l’aspect « improductif » de la méthode Coué.
A vouloir agir à l’inverse des pessimistes et des soi-disant réalistes qui nous entourent en nous confirmant plusieurs fois par jour la difficulté du monde actuel et la spirale descendante dans laquelle nous sommes pris, la tentation est grande de tout voir à travers un filtre rose.
Cependant, comment faire pour avoir un moral de vainqueur tous les matins, se dire que l’on va tout surmonter sans pour autant se bercer d’illusions ?
Je pense qu’il faut pour cela croire en soi.
Etre pourvu d’un égo solide (mais sans prétention) et rester objectif quant au réalisme de l’action que l’on est en train de mener.
Bien se connaître, avoir conscience de ses forces et admettre ses limites, avoir évalué de manière pondérée son projet de vie est à mon sens LE moyen de trouver l’énergie nécessaire pour se battre chaque jour, ou tout simplement avoir envie de se lever le matin.
Car souvent, la première difficulté est celle-ci.
Exactement ce que je prêche !
Ni lubies, ni recettes miracles mais un optimisme raisonné, réfléchi, construit.
Nourri par l’expérience.
Alors, il devient possible de voyager léger… et loin.